Sport et rééducation périnéale : les erreurs à éviter

Sport et périnée font-ils bon ménage ?
Découvrez les erreurs à éviter pour protéger votre plancher pelvien, que vous soyez sportif débutant ou confirmé. Conseils pratiques, exercices adaptés et prévention.
Sport et rééducation périnéale : les erreurs à éviter
Un équilibre fragile entre performance et protection
Le périnée, souvent oublié dans la pratique sportive, joue pourtant un rôle essentiel dans la stabilité, la respiration et la continence.
Après un accouchement, une chirurgie, ou simplement avec le temps, ce muscle peut perdre en tonicité.
Beaucoup de personnes reprennent alors le sport avec enthousiasme… mais sans forcément penser à leur plancher pelvien. Et c’est là que les erreurs commencent.
Erreur n°1 : Reprendre trop vite après un accouchement ou une opération
C’est probablement la plus fréquente. Vous venez d’accoucher et vous brûlez d’envie de retrouver votre forme physique ? Ou vous sortez d’une période de repos forcé et souhaitez reprendre le sport ?
Le problème, c’est que sans rééducation périnéale adaptée, les efforts intenses (course à pied, abdos, musculation lourde) risquent d’aggraver une faiblesse du périnée.
Un périnée affaibli ne soutient plus correctement les organes pelviens. Résultat : fuites urinaires, sensation de pesanteur, voire prolapsus.
? Avant toute reprise, une visite chez une sage-femme, un kiné spécialisé ou un médecin est indispensable pour évaluer la tonicité du périnée. Ce bilan permet de savoir si vous pouvez recommencer certaines activités, ou s’il faut d’abord renforcer la base.
Erreur n°2 : Croire que tous les abdominaux se valent
Les exercices de type « crunch » ou relevés de jambes sont de véritables ennemis du périnée. Pourquoi ? Parce qu’ils augmentent la pression abdominale vers le bas, ce qui pousse directement sur le plancher pelvien.
À l’inverse, les exercices de renforcement profond, comme le gainage hypopressif ou le Pilates, sollicitent la sangle abdominale sans écraser le périnée.
Imaginez votre périnée comme un trampoline : il doit être souple, tonique, mais pas écrasé par un poids constant.
➡️ La clé, c’est d’apprendre à contracter le périnée avant l’effort, un réflexe simple mais fondamental.
Erreur n°3 : Négliger la respiration
Beaucoup de sportifs retiennent leur souffle pendant l’effort, pensant ainsi mieux se concentrer ou forcer davantage. C’est une erreur !
Une respiration bloquée augmente la pression interne et peut fragiliser le périnée.
Il est donc essentiel de souffler à l’effort — par exemple lors de la montée en squat ou du relevé de poids.
C’est ce que les kinés appellent la respiration périnéale protectrice : à chaque contraction abdominale, le périnée accompagne le mouvement.
Erreur n°4 : Penser que la rééducation est réservée aux femmes
Si le sujet du périnée est souvent associé à la maternité, il concerne pourtant aussi les hommes.
Chez eux aussi, le périnée soutient les organes, participe à la continence et joue un rôle dans la sexualité.
Le sport intensif, les charges lourdes ou encore la pratique du vélo peuvent fragiliser ce muscle.
Les exercices de biofeedback ou les sondes de stimulation sont des outils utiles aussi bien pour les femmes que pour les hommes, sous contrôle médical.
Erreur n°5 : Ne pas entretenir son périnée dans le temps
La rééducation périnéale n’est pas un sprint, mais un entraînement de fond.
Même après une rééducation complète, il est important de continuer à entretenir sa tonicité.
Quelques minutes par jour d’exercices ciblés ou de respiration peuvent suffire à prévenir les troubles à long terme.
Tout comme on continue à entretenir son dos ou ses abdominaux, le périnée mérite lui aussi son entretien régulier.
Les bons réflexes pour allier sport et périnée
> Commencez toujours par un diagnostic professionnel avant la reprise du sport.
> Évitez les sports à fort impact tant que votre périnée n’est pas tonique (course, saut, crossfit).
> Favorisez les activités « périnée-friendly » : natation, marche rapide, yoga, Pilates, renforcement doux.
> Utilisez une sonde de rééducation à domicile si un professionnel vous l’a prescrite. C’est un bon complément pour tonifier le périnée avant de reprendre une activité plus intense.
> Écoutez votre corps : sensations de tiraillement, de pesanteur ou fuites urinaires sont des signaux d’alerte.
En résumé
Le sport et la rééducation périnéale ne sont pas incompatibles — bien au contraire. Mais pour que votre corps reste un allié, il faut respecter son rythme.
Comme un chef d’orchestre qui écoute ses musiciens avant de lancer la symphonie, prenez le temps d’écouter votre corps avant de forcer.
Les bénéfices seront durables : plus de confort, plus de sécurité, et surtout plus de plaisir à bouger.