Périnée trop tonique : comment le reconnaître… et surtout comment le détendre ?

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Périnée hypertonique : comment reconnaître un périnée « trop tonique » et le relâcher en sécurité.

Conseils pratiques, erreurs à éviter, rôle du biofeedback, et repères issus des recommandations.

Périnée trop tonique : comment le reconnaître… et surtout comment le détendre ?

Vous faites « tout bien » et pourtant les gênes persistent ? Et si le problème n’était pas un manque de force, mais trop de tension ?

Imaginez un poing constamment serré : impossible d’attraper quelque chose correctement. Un périnée hypertonique, c’est un peu ça — un muscle qui ne se relâche pas quand il le devrait.

Bonne nouvelle : il existe des solutions efficaces et douces.

NB : Commencez toujours par un diagnostic avec une sage-femme, un kiné spécialisé ou un médecin. Un bilan différencie faiblesse, hypertonie, douleur pelvienne, prolapsus, troubles urinaires ou digestifs, et oriente le bon plan d’action.

Hypertonie périnéale : de quoi parle-t-on exactement ?

L’International Continence Society définit les planchers pelviens hypertoniques comme une situation où les muscles du plancher pelvien ne se relâchent pas — voire se contractent — quand le relâchement est nécessaire (uriner, déféquer, rapports, examens).

Résultat : symptômes urinaires/baisse du jet, constipation, douleurs, gêne sexuelle… et souvent une sensation de « verrou » permanent. 

Les signes qui doivent vous alerter

> Douleurs pelviennes (pendant ou après les rapports, lors de l’insertion d’un tampon) ;

> Troubles urinaires : jet faible, difficulté à démarrer, impression de vessie jamais vide ;

> Transit capricieux : constipation, besoin de pousser, vidange incomplète ;

> Sensation de tension ou d’« étau » dans le bassin, difficulté à laisser partir la contraction.

Ces manifestations sont compatibles avec l’hyperactivité périnéale décrite par les sociétés savantes ; mais seul le bilan clinique permet de confirmer. 

Pourquoi le périnée devient-il trop tonique ?

Plusieurs facteurs se combinent : douleur pelvienne chronique, réflexes de protection, stress/respiration haute, habitudes de poussée aux toilettes, sports à forts impacts, port de charges, toux chronique, modifications hormonales ou posturales.

Les guides soulignent que des contraintes mécaniques répétées et une mauvaise coordination souffle-périnée peuvent sursolliciter la zone. 

Relâcher avant de renforcer : la stratégie gagnante

1) Apprendre le « lâcher-prise » musculaire

Votre thérapeute vous guide vers une respiration basse (diaphragme) associée au relâchement périnéal, parfois avec biofeedback (EMG/pression) pour voir le relâchement en temps réel.

Le biofeedback n’est pas qu’un outil de renforcement : il sert aussi à désapprendre la crispation. 

2) Reconstruire les schémas moteurs

L’objectif : rétablir l’alternance relâcher → contracter → relâcher en appui fonctionnel (respiration, postures, mouvements de hanche).

Des auto-étirements doux, la mobilité lombo-pelvienne et l’éducation aux habitudes toilettes (stop à la poussée !) complètent le programme.

Les recommandations récentes sur l’high-tone pelvic floor dysfunction insistent sur l’approche graduée et pluridisciplinaire. 

3) Quand (et si) stimuler ?

L’électrostimulation n’est pas systématique en cas d’hypertonie. Elle se discute uniquement si un(e) clinicien(ne) la juge utile (p. ex. neuromodulation, paramètres spécifiques), et jamais en présence de contre-indications (grossesse, pacemaker, etc.). La HAS* liste clairement ces situations. 

*Haute Autorité de Santé

6 erreurs fréquentes (et faciles à corriger)

- Multiplier les « Kegels » sans bilan : si le périnée est trop tonique, renforcer d’abord aggrave les tensions.

- Bloquer son souffle : inspirer haut, pousser vers le bas… et comprimer le plancher pelvien. On réapprend la coordination diaphragme-périnée.

- Pousser aux toilettes (urines/selles) : cela entretient la dyssynergie. On prend le temps, on s’installe bien, on respire.

- Ignorer la douleur : douleur = signal. On ajuste le programme, on explore la désensibilisation et on traite les facteurs associés. 

- Reprendre trop vite les impacts/charges : on progresse par paliers, guidé par les symptômes. 

- Utiliser des dispositifs sans notice/aval pro : hygiène, paramètres, garanties et indications doivent être clairs.

FAQ

Combien de temps pour sentir un mieux ?

Le temps est variable.

Beaucoup constatent un changement en quelques semaines quand la pratique est régulière (2–5 séances/semaine) et encadrée ; l’objectif est la durabilité plus que la performance immédiate. 

Le biofeedback peut-il m’aider si je suis « trop tonique » ?

Oui, pour apprendre à relâcher (et vérifier que vous ne compensez pas), puis pour synchroniser respiration, posture et périnée. 

Quelles sont les contre-indications majeures à l’électrostimulation ?

Classiquement : grossesse en cours, pacemaker, hypoesthésie périnéale (et autres situations à voir au cas par cas). Toujours valider avec le prescripteur. 

Notre avis chez SUGAR

Chez SUGAR, on voit la rééducation comme une équipe : vous, votre thérapeute, et les outils justes au bon moment.

Relâcher d’abord, renforcer ensuite : c’est ce qui donne des résultats stables, sans sur-solliciter un muscle déjà crispé.

La technologie (biofeedback, capteurs) est un GPS, pas un pilote automatique : elle éclaire la route, mais c’est vous qui tenez le volant avec un(e) pro à vos côtés.

Limites et zones d’incertitude

La recherche progresse sur l’hypertonie périnéale, mais tout n’est pas tranché : protocoles hétérogènes, profils différents (douleur, vessie, transit, sexualité).

Les consensus récents proposent des algorithmes gradués plutôt qu’une recette unique, d’où l’importance du sur-mesure. 

A essayer à la maison

Pendant 7 jours, testez le rituel « inspirer, relâcher, bouger » : 3 fois par jour, 3 minutes, respiration basse + scan de relâchement périnéal + petit mouvement de hanches.

Notez votre ressenti. Puis prenez rendez-vous pour un bilan auprès d'un professionnel de santé.

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